« Nathaniel, rentre à la maison ! ». J’étais haut comme trois pommes. J’avais deux ans. J’obéissais déjà au doigt et à l’œil à mes parents. Contrairement à mon frère jumeau. Ah oui, j’en ai un, je ne vous l’ai pas dit ? Nous nous entendons bien mais nos caractères sont complètement différents. « Leslie, tu ferais bien de le suivre ! ». Et il ne le voyait pas du même œil… Nous venions de terminer de jouer au ballon. Tous deux nous étions roulés dans la boue si bien que nous en avions partout. A ce moment – là, je pensais que tout allait bien dans le meilleur des mondes. J’étais loin de penser que ma mère m’appelait pour partir pour toujours. Les valises étaient dans le couloir. Je regardais alors ma mère tant dis que mon frère continuait à jouer sur la pelouse. « Nous partons vivre dans un appartement, rien que tous les deux ! ». Ma mère, April, s’était agenouillée pour se trouver à ma hauteur. Elle était institutrice maternelle et savait donc plutôt s’y prendre avec les enfants. Je ne cherchais pas la raison. De toute façon, je n’étais pas en âge à comprendre. Je laissais donc mon frère là, seul avec mon père. J’étais loin d’imaginer que je ne le verrai que rarement, une à deux fois par mois lorsque nous ferions l’échange. Un week – end sur deux chez mon père. Et c’est à ce moment – là que Leslie prenait place dans ma chambre chez ma mère. Tiens, pourquoi m’avait – elle choisi moi ? M’avait – elle choisi, finalement ? Ou étais – je le petit rejeton, celui dont personne ne voulait ? Jamais je ne pourrai le savoir…

« Félicitations, Nath ! ». Ca, c’était ma mère, elle me sautait au coup après la remise des diplômes. Elle était tellement fière de moi. Nous avions toujours eu une relation fusionnelle. J’étais tellement proche d’elle. Je lui souriais alors, tapotant dans son dos. « Direction l’école de médecine alors ! Un médecin dans la famille, quelle bonne nouvelle. Tu pourras me soigner alors que je serai vieille et croulante. ». Ma mère savait que je désirais être psychiatre mais elle ne semblait pas l’entendre de cette oreille. « Non, Maman. On en a déjà parlé. Je vais opter pour la psychiatrie. ». Elle ne dit rien. Au loin, je vis une grande blonde. « Bonjour Madame ! ». Ma petite amie et ma mère ne s’entendaient pas. J’étais persuadée que cette dernière avait peur que la première ne me pique, me détache d’elle. J’avais lu assez bien de bouquins sur la psychologie. Cela m’intéressait très fortement. Je me tournais alors vers Autumn afin de l’embrasser. « Bonjour ma chérie ! Félicitations à toi aussi ! ». Je me tournais vers ma mère et la fusillais du regard pour qu’elle salue ma fiancée. Oui, nous l’étions depuis quelques jours à peine. Autumn allait aussi se lancer dans des études de médecine. Nous avions d’ailleurs choisi une école commune. « Bonjour Autumn ! ». Et bien voilà !