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hey sister, there's an endless world to be discovered (shiva)



 

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 hey sister, there's an endless world to be discovered (shiva)

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Lennox Deschanel


Lennox Deschanel
YOU ARE A ROMANTIC


date d'arrivée : 13/06/2015
textos envoyés : 115
célébrité : dane dehaan
crédits : apple storm pour l'avatar, quiet riot pour la signature
pseudo : stockholm syndrome

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MessageSujet: hey sister, there's an endless world to be discovered (shiva)   hey sister, there's an endless world to be discovered (shiva) EmptyMer 24 Juin - 23:31

Une nouvelle nuit sans sommeil. Lennox les enchaînait. Ses prévisibles journées se déroulaient constamment dans le même ordre. Le jeune homme rentrait de l'hôpital vers dix-neuf heures, harassé par sa journée de travail. Il ne savait que penser de son travail ; enfin, de ses études. L'année prochaine, il pourrait enfin devenir médecin généraliste, ce pour quoi il s'était destiné, voilà déjà huit ans. En réalité, ce n'était pas lui qui avait choisi cette carrière. Non, c'était son père. Son imbécile, son idiot de géniteur. Lennox éprouvait une haine énorme contre cet homme qui lui avait littéralement volé toute sa vie. La sienne et celle de sa mère. Son lord de père était un poison. Sa vie avait été synonyme d'enfer à cause de cet homme. Il avait provoqué la mort de sa mère, qui était à peu près la seule personne sur terre qui avait un jour éprouvé de l'amour pour lui. Après ce tragique accident, le lord décida, magnanime, d'accueillir son bâtard dans sa luxueuse demeure londonienne. Autant vous dire que Lennox ne fut pas particulièrement bien accueilli, surtout pas par l'adorable marâtre ni par ses acariâtres demis-frères. Ses demies-soeurs, Lennox devait l'admettre, avaient toujours été sympathiques avec lui. La bonté féminine, dira-t-on. Alors oui, le jeune interne était harassé, exténué après sa journée ; mais sa haine était un excellent combustible pour la flamme qui l'animait. Il mangeait, regarder un peu la télévision. Et une fois que le soleil s'était couché, il allumait son ordinateur. Là commençait sa véritable vie.

Caché derrière un écran, manipulant des algorithmes et des calculs que peu pouvaient comprendre, il se sentait invincible. Oui, lui, le petit Deschanel, le bâtard, le mauvais rejeton, oui, il se sentait indestructible derrière son ordinateur. Dans la vraie vie, il ne se sentait guère à l'aise ; on efface pas facilement toute une vie de brimade. Bien sûr, quand il s'agissait de manipuler Dylan ou d'autres, il n'avait aucun soucis. Mais Lennox était le genre de garçon qui marche dans la rue en frôlant les murs, la tête basse, le regard posé sur ses chaussures. Sur internet, il était tout-puissant. L'informatique, c'était l'avenir, et c'était sur ce terrain qu'il se vengerait. La vengeance. C'était le mot qui faisait battre son coeur depuis qu'il était arrivé à Brighton voilà trois ans. Son père allait enfin comprendre ce qu'était la souffrance, la vraie, celle qui vous brise le coeur à plusieurs reprises alors que vous pensiez qu'il n'y avait plus rien à briser. Celle qui vous prend par surprise la nuit, celle qui vous empêche de respirer, celle qui vous donne envie d'hurler votre rage à plein poumons. Oui, lui, il allait souffrir, et enfin justice serait faite.

Lennox dormait peu ou pas. De toute façon, il n'avait jamais été un gros dormeur. Cela expliquait peut-être sa relative petite taille et sa maigrir, ainsi que son teint pâle et ses ineffaçables cernes. Il avait toujours eu le teint maladif et fatigué, de toute manière. Le médecin qui sommeillait en lui estimait qu'il souffrait peut-être d'une carence quelconque. Mais l'homme, enterré en lui, savait qu'il s'agissait d'une carence d'amour, la même dont il souffrait depuis des années. Et puis, le jour se levait doucement. En général, Lennox allait fumer sa première clope du matin à la fenêtre, et regardait le spectacle de nature s'éveillant. D'ordinaire, ce genre de choses ne l'émouvait pas, mais depuis qu'il était à Brighton, cela avait changé. Ensuite, il se préparait et avant de se rendre à l'hôpital et d'affronter une nouvelle journée, il se rendait au snack et achetait un petit quelque chose à grignoter. Il ne savait pas vraiment pourquoi il faisait ça, mais il le faisait. Ce matin ne faisait pas exception. De lourds nuages gris pesaient sur le ciel de la petite ville côtière. Lennox faisait la queue, derrière une homme d'une cinquantaine d'année à l'allure peu soignée. Il sentait à peu près la même odeur qu'un corps en décomposition avancé. Le regard bleu du jeune homme passait de l'homme dégoûtant à la serveuse du snack. Il la voyait tous les jours, et à chaque fois, elle l'intriguait. Elle avait les cheveux multicolores, et surtout, elle avait une joie de vivre incroyable. Elle était là, tout sourire, tout le temps. Lennox aurait aimé apprendre à la connaître, pour une raison qu'il ignorait, mais il était beaucoup trop timide pour cela. Il la suivait du regard et la vit tomber. Ce n'était pas une petite chute, non, c'était presque un saut périlleux. La jeune femme venait de glisser sur une flaque d'eau et semblait s'être tordu la cheville. En tout cas, elle ne se relevait pas et elle avait perdu son éternel sourire. Des gens accoururent près d'elle, tandis que Lennox se contentait de rester planté dans la queue. Ce n'est qu'après avoir vu une femme tenter de relever la serveuse qu'il se rappelât qu'il était (presque) médecin et qu'accessoirement, il était plutôt qualifié pour l'aider. Et puis, ça lui donnait une bonne raison d'approcher cette femme qui l'intimidait tant. Il poussa quelques personnes en murmurant des « Poussez-vous, je suis médecin » intimidés. Il s'approcha de la jeune femme, qui, assise au sol, se tenait la cheville. « Laissez-moi examiner… Je… Je suis médecin. Enfin, l'année prochaine » se présenta Lennox timidement. Il jeta un regard sur le visage de la jeune fille, qui le fixait, puis détourna le regard. Il saisit délicatement la blessure, et jugea rapidement qu'il n'y avait aucune fracture. L'os n'était pas touché. En revanche, il y avait sans doute une foulure. « Je… pense qu'il ne s'agit que d'une foulure mais il serait plus… sage d'appeler une ambulance. Il vous faut faire une radio ». Lennox osa lever les yeux vers le visage fin et gracieux de la jeune fille aux cheveux multicolores. Il avait la désagréable impression qu'elle lui rappelait quelqu'un, mais il ignorait qui. Il sortit son téléphone portable de sa poche. « Est-ce que je peux voir vos papiers d'identité ? Pour donner les infos aux urgences » demanda-t-il, un peu gêné. Les filles le mettaient toujours mal à l'aise.
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