Après mon accident, j’ai foncé tête baissé dans ma rééducation. Je ne faisais que cela, au début, je forçais presque trop. Les médecins ne cessaient de me dire que je pourrais remarcher correctement, mais que je pouvais faire un trait sur le sport à haut niveau. Je voulais leurs prouver le contraire. Je ne faisais que cela, je continuais à aller en cours pour ne pas perdre ma place à l’université c’est tout. Un jour alors que j’étais en galère avec mes béquilles dans les couloirs de la fac, j’ai fait la connaissance d’Andrea. Elle est venue m’aider avec mes bouquins et on a commencé à discuter. Je l’ai tout de suite trouvé très belle. Pas d’une beauté superficielle, non c’était différent… Elle est discrète et féminine. Un vrai petit bout de femme. On c’est revu plusieurs fois, elle m’a surpris en m’invitant au restaurant et petit à petit j’ai commencé à oublier Alyssa et je me suis concentrer sur Andrea. Elle me faisait sourire, elle me faisait voir les bons côtés des choses par rapport à mon accident. Elle est devenue un véritable soutien et puis j’ai découvert une femme extraordinaire. Elle a pas eu la vie facile, mais elle n’a jamais baissé les bras. Passionnée de danse, j’ai passé des heures à la voir s’entraîner. Puis un soir, j’ai passé une très mauvaise séance en rééduc et j’étais mal, c’est Andrea qui est venu me chercher. Ce soir-là, j’ai compris que je pouvais compter sur elle, alors je l’ai embrassé. C’était il y a six mois. Depuis tout à bien évoluer entre nous. On se voyait tous les jours, puis on c’est vite rendu compte que l’on en avait marre de rentrer chacun de notre côté. Depuis, on a emménagé ensemble. Je vais pas le cacher, je crois qu’elle est bien plus amoureuse que moi, mais je l’aime aussi. Elle me stabilise et surtout elle arrive à me canaliser lorsque j’ai envie de tout laisser tomber. Je n’oublie pas Alyssa, mais Andrea est là, elle me soutient, elle m’aime, alors j’apprécie la vie avec elle.

Mon père m’a menti. Pendant tout ce temps, il ne m’as jamais dit qu’il était malade. Jamais. Il a appris pour son cancer, deux semaines après mon accident. A cette époque, j’étais tellement perturber qu’il ne m’as rien dit et il a continué à me cacher ma maladie. Il avait peur de me le dire et hier il est mort sans que je ne sache le pourquoi du comment. Cancer du pancréas foudroyant. Les métastases ce sont multipliés trop rapidement et il a disparu en moins d’un an… Et je n’ai rien vu. Je me disais qu’il était un peu plus fatigué que d’habitude, mais je mettais ça sur le dos de son travail. Sauf qu’il ne travaillait plus du tout sur la fin. J’ai rien vu et ma mère ne m’as rien dit… Et hier j’ai perdu mon père, mon héros. Assis dans le canapé, je me mords les lèvres pour ne pas pleurer. Andrea s’approche de moi et je m’effondre dans ses bras. « Je suis là mon cœur. » Elle me berce pendant près de deux heures avant que je finisse par dire « Faut que j’appelle Alyssa. » C’est pas la première fois que je parle d’elle, mais je crois que ce soir Andrea le prends vraiment mal.