- clyde keith czeslaw, voulez-vous épouser eva deschanels ici présente jusqu'à ce que la mort vous sépare ? jurez-vous de la chérir, de la soutenir, dans le bonheur comme dans le malheur ?
- oui, je le veux.
- et vous, eva deschanels, jurez-vous de prendre soin de votre époux dans la richesse et dans la pauvreté, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
- oui ! oui, oui oui !
- je vous déclare donc mari et femme. vous pouvez embrasser la mariée.
keith se jette alors sur les lèvres de sa chère et tendre, qu'il embrasse avec passion. elle avait décidé qu'ils se marieraient à l'église et il a accepté, mais il se fiche bien des conventions. il aime son épouse et il compte bien le montrer au monde entier.
ils ont vingt ans et sont trop jeunes mais ils s'aiment. ils ne se rendent pas compte qu'ils vont être liés à jamais et que la vie est peut-être un peu plus compliquée.
d'autant plus que le mariage n'a pas été réellement décidé par les tourtereaux. pourtant, ils ont fini par s'aimer. keith ne pardonnera jamais à ses parents, néanmoins, de l'avoir ainsi vendu aux parents (plus riches) de la jeune fille pour s'assurer quelques mois paisibles à ne rien faire.
heureusement qu'elle est là, avec son sourire qui illumine les jours de son époux.
heureusement qu'elle a su l'aimer malgré tous ses défauts.

[...]

c'était beau. ça l'avait vraiment été... pendant quatre mois. madame czeslaw était parfaite... bien qu'un peu trop maniaque parfois. non, le souci c'était keith. sa figure maternelle... autant dire qu'elle était presque inexistante. et le garçon n'avait jamais été très doué avec les sentiments, et ne s'était pas doué une seule seconde que sa liberté en deviendrait amoindrie.
sauf qu'elle voulait tout le temps qu'il soit là, à la maison. plus question d'écumer les bars. plus question de regarder de manière un peu trop insistante la petite serveuse, là, avec ses fesses rebondies.
et surtout, surtout... son meilleur ami ne l'aimait pas. il ne pouvait pas la voir en peinture. et s'il y a bien quelqu'un que keith écoute, c'est bien lui. il ne cessait de persifler qu'eva n'était pas celle qu'elle semblait être. qu'elle était plus... perfide. calculatrice. qu'elle l'utilisait. à quelles fins ? clyde n'en savait rien. pas pour son argent, en tout cas.

d'ailleurs, eva n'acceptait pas l'activité... (plus ou moins) illégale de son époux. il lui avait expliqué, pourtant, que cela leur offrirait une vie plus aisée. il était doué pour amadouer les gens, pour ne pas se faire remarquer. il était silencieux et avait une démarche féline. il volait depuis, ainsi dire, toute sa vie et elle n'avait jamais rien remarqué. mais ça ne passait pas...
et keith, lui, adorait l'adrénaline que le vol d'objets précieux lui procurait.
il adorait lui offrir les présents qu'ils avait dérobé.
il adorait ce sentiment de puissance et de richesse qui s'emparait de son être après avoir délesté quelques riches de biens obsolètes.

alors, un peu à la fois, les disputes ont été plus nombreuses.
- clyde. ce serait trop te demander d'être un peu plus souvent à la maison ?
- mmmh...
- regarde-moi quand je te parle ! et pitié, pitié ! arrête de reluquer la petite voisine !
- putain mais je t'écoute. m'emmerde pas. je suis fatigué. t'es chiante en ce moment, t'as tes règles ou... ?
- y'a pas à dire : t'es vraiment le mari parfait ! un beau gros con oui !
clyde, il voit rouge. il se lève, la fixe. la veine de sa tempe tressaute. il sert les mâchoires et finalement, après bien cinq minutes à la fixer silencieusement, se détourne.
- tu sais quoi ? si t'es pas contente, t'as qu'à aller avec un autre. un p'tit enfoiré de merde comme tu les aime tant. et puis tu disais pas que j'étais un gros con hier soir quand je te...
il n'a pas le temps de finir sa phrase que la main manucurée de sa belle vient s'écraser contre sa joue. il se mord l'intérieur de la joue pour ne pas exploser de rage. oui, il a dépassé les bornes mais il déteste qu'on le frappe, même pour rire, même légèrement.
finalement, la belle se détourne et fuit la propriété.
- bon débarras !

le divorce est demandé quelques semaines plus tard. keith, lui, est déjà parti. il quitte les prairies verdoyantes de l'écosse pour venir en angleterre, à brighton. exit le clyde qu'elle aimait tant. il déteste maintenant plus que tout ce prénom qui ne lui a apporté que des désastres. techniquement, il n'est pas encore divorcé et n'a même pas signé le papier mais dans sa tête, c'est tout comme.
bonjour le célibat.
bonjour les petits culs qui n'attendent que ça.