"our friendship is like a cup of tea
a perfect blend of you and me"
ft. freya ★ crédit@tumblr.

Jamie s'est toujours plu à se penser responsable et capable de gérer à peu près n'importe quelle situation mais comme pas mal de ses convictions, il s'avère que c'était juste un tissus de conneries dont il avait réussi à se convaincre tout seul. C'est grâce à Chuck qu'il a compris, pas parce qu'elle lui a fait un sermon ni parce qu'elle lui a fait remarquer que ce n'est pas dans ses habitudes de boire, non. C'est parce qu'elle a détruit ses certitudes en quelques mots. Tout ce qu'il s'est appliqué à construire ces trois dernières années, absolument tout est soudainement devenu dérisoire lorsqu'elle a vidé son sac, il y a quelques jours en arrière. Tout ça parce que ce soir-là, il a eu le malheur de rentrer un peu tard et un peu ivre aussi. Logiquement, ils auraient dû en parler et en reparler, encore et encore et encore, jusqu'à résoudre le problème. C'est ce que Chuck préconiserait, c'est toujours ce qu'elle conseille mais il en a ras-le-bol de ses conseils et il ne veut plus l'écouter. Alors il l'évite depuis quelques jours, le tout avec beaucoup de maturité. A terme, Ollie pourrait souffrir de la situation et Jamie sait que c'est la ligne à ne pas franchir, ils se sont toujours accordé là-dessus. Peu importe leurs sentiments et leurs problèmes, leur fils passe toujours d'abord. Il a juste besoin d'un peu de temps, il ne peut pas faire face tout de suite.

Alors pour continuer dans cette lancée pleine de maturité, il n'a rien trouvé de mieux à faire qu'aller faire un tour dans la cave de sa mère pour une bouteille ou deux avant de se ramener chez Freya. Il sait pertinemment que c'est pathétique de se pointer chez l'une de ses meilleurs potes quand il sait qu'elle ne travaille pas, uniquement pour ne pas être seul à noyer ses problèmes dans un verre de vin. Au moins, c'est plus élégant que de s'abandonner dans une bouteille de tequila. Et puis c'est Freya. Ils se connaissent depuis longtemps, il sait qu'il peut compter sur elle et si vraiment elle n'a pas envie de le voir, elle le lui dira. C'est pas comme si elle habitait à l'autre côté de Brighton, il pourra toujours rentrer à pied et siffler cette bouteille au fond de son lit, le babyphone pour seule compagnie. Mais il est là, sur le pas de sa porte, hésitant à frapper. Il a fait un saut par le fleuriste du bas de la rue, parce qu'on ne débarque pas à l'improviste chez quelqu'un, les mains vides. Bien sûr, il a la bouteille mais ça ne compte pas vraiment. Il la coince sous son bras gauche et frappe finalement de l'autre main, maintenant libre. « Hey, euh, désolé de me pointer comme ça, j'aurais dû prévenir » qu'il lâche, pitoyable, lorsque la porte s'ouvre. Il tente un sourire qui finit par avoir des airs de grimace et il lui tend les fleurs, des lilas qui lui ont tapé dans l'œil un peu plus tôt. « Je dérange ? » qu'il demande ensuite et il espère presque que ce soit le cas. Parce que si elle est déjà occupée, il n'aura plus qu'à rentrer et à faire face à ses problèmes. Ou pas.

"lorsqu’on n’a rien, on n’a rien à perdre."

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Je déteste ces jours où je ne travaille pas. Parce que je sais très bien que je ne vais pas pouvoir danser sur le bar, boire des shots de tequila et rentrer 'je ne sais comment' à la maison. Malgré tout, je sais affirmer avec fierté que je suis la plus mature des sœurs Moore. Une ayant 19 ans, un peu jeune pour le sens des responsabilité, ce que je comprend. Et l'autre ayant 25 ans, vivant toujours chez papa et maman, ne sachant pas que faire de sa vie. Alors oui, je sors trop, je bois trop mais j'ai un boulot, je sais payer les factures et j'habite seule, sans aucun soucis. La maturité, au final, ne signifie pas avoir un balais... là où je pense. Alors, je me plaît à croire que je suis mature. Je suis affalée dans mon divan, seule. Passant d'une chaîne à l'autre, voyez mon désespoir. Il n'y a jamais rien à cette foutue télé. Je désespère, je pense pas vraiment passer une soirée digne de ce nom, tant pis. D'un coup, on frappe à la porte et je sursaute. Je manque de tomber du divan, carrément. Je n'attendais personne mais j'aime bien être dérangée alors que je ne fais strictement rien. Et à l'improviste. Ça sonne un peu comme une surprise et j'adore ça. De manière générale, j'aime pas vraiment les surprises mais ce genre de surprise, j'adore. Ça signifie que je vais pas passer ma soirée seule. J'espère juste que c'est pas mon charmant voisin d'en face. Parce que cela signifie que je devrais encore m'excuser d'être rentrée à trois-quart alcoolisée. Et il devrait avoir l'habitude maintenant. Que soit. Je me lève du divan, je met mes jolies petites pantoufles roses (je suis feignasse, je suis restée en sweet et en jogging toute la journée. J'assume. Et je file ouvrir la porte. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en découvrant la personne qui a décidé de me tenir compagnie. « Hey, euh, désolé de me pointer comme ça, j'aurais dû prévenir » Depuis le temps, Jamie devrait savoir qu'il peut se pointer à l'appartement quand il veut et sans prévenir. Surtout que j'ai rarement de la compagnie. Il me tend un bouquet de fleurs et automatiquement, mon visage semble s'attendrir. Je saisi le bouquet en souriant. « Oh, ce bouquet est magnifique, merci ! Mais il ne fallait pas ! » C'est vrai, ça me met parfois mal à l'aise parce que moi, j'ai rien à offrir. Enfin, une soirée avec moi mais je doute que ce soit un cadeau, peut-être un cadeau empoisonné à la limite ! « Je dérange ? » me demande Jamie. Je recule un peu, dire de laisser le passage à Jamie avant de rigoler et de lui répondre prenant un air faussement déçu. « Tu m'as interrompue alors que j'étais en tête à tête avec ma télé. Tu devrais avoir honte... » Bon, mon humour craint un petit peu. Si il y'a bien quelqu'un qui ne me dérange pas, c'est Jamie. Il pourrait encore débarquer à quatre heures du matin qu'il serait le bienvenu. C'est une des rares personnes à qui je raconte absolument tout et ça va dans les deux sens. C'est un peu comme un frère, un meilleur ami. « Reste pas planté là, entre ! » Et fais comme chez toi. Jette ta veste sur le divan, installe toi et raconte moi ta vie. C'est un peu ça au final, c'est zéro prise de tête.

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[color=#339999]« Jamie »[/color]
[color=#cc66cc]« Freya »[/color]

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Généralement il prévient quand même avant de débarquer chez ses potes, même si c'est juste avec un sms dix minutes avant qu'il n'arrive. Il prévient parce qu'il n'aime pas gêné, l'idée de déranger l'angoisse. Alors ça en dit assez long sur son état pour qu'il se ramène totalement à l'improviste chez Freya comme ça, en sachant très bien qu'elle ne bosse pas. C'est un peu pathétique aussi, il devrait la laisser profiter sans la charger avec ses problèmes de couple qui n'en sont pas. Peut-être qu'il devrait vraiment prendre ses distances avec Chuck parce que ouais, leur séparation n'en est pas vraiment une et merde, ils vivent ensemble. Ouais, peut-être que ça leur ferait du bien à tous les deux. Il y pensera plus tard, quand il aura suffisamment bu pour être lucide par rapport à cette situation merdique. En attendant, il cherche à adoucir son irruption chez Freya avec les fleurs qu'il a pensé à prendre et elle a l'air plutôt contente de l'attention. Bien, très bien, au moins il ne passera pas trop pour un goujat. Il ne peut pas s'empêcher de demander s'il n'est pas de trop, si elle n'est pas déjà occupée. Il se mord l'intérieur de la joue en préparant mentalement sa retraite si c'est nécessaire. Toujours avoir un plan de secours, la clé pour ne pas se laisser envahir par le stress d'un possible rejet. Mais Freya s'efface pour le laisser entrer, pleine d'ironie et feignant la déception. Jamie se déride un peu, plus soulagé qu'il n'est prêt à l'admettre. C'est bête, parce qu'ils sont vraiment proches mais il ne parvient pas à s'empêcher d'imaginer le pire des scénarios à chaque fois. « Navré de pourrir la soirée du siècle alors » qu'il répond, un peu nerveux quand même alors qu'elle insiste pour qu'il entre. Ce qu'il fait, évidemment, parce qu'ils ne vont pas papoter sur le pas de la porte cent sept ans non plus. Il coince la bouteille qu'il a amené entre ses cuisses le temps d'enlever sa veste qu'il garde d'ailleurs sur son bras en la suivant jusqu'au salon. « Je suis pas venu les mains vides au fait » lance-t-il une fois qu'ils sont installés. Ce canapé, il le connaît bien à force et il se sent déjà plus à l'aise. La bouteille est un peu plus lourde maintenant qu'il en a parlé, elle ne semble pas vraiment à sa place. En même temps, quiconque le connaît un minimum sait que Jamie ne boit pas beaucoup, peu importe l'alcool. Il détourne le regard pour croiser celui de son amie et lui adresse un bref sourire. Il est conscient qu'il n'a pas encore pris de ses nouvelles alors qu'il est maintenant confortablement installé chez elle mais lui demander comment elle va amènera forcément à parler de lui aussi. Tant pis. « Au fait, ça va ? » Autant se jeter à l'eau, avec un peu de chance elle a bien plus à raconter que lui.

"lorsqu’on n’a rien, on n’a rien à perdre."

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Ça me plaît d'avoir de la compagnie, surtout quand c'est Jamie qui arrive (même à l'improviste). On s'attache facilement à certaines personnes. Et les gens s'attachent facilement à moi aussi mais ça, c'est pas bien compliqué. Trêve de plaisanteries, je garde les pieds sur terre. C'est mon humour, dirons-nous. Même si je ne me gênerais jamais d'admettre qu'au final, j'suis une meuf carrément génial. En dehors de ça, je tente de rester modeste. Et d'apprécier les autres. Certains, c'est plus dur par contre. J'attends donc que Jamie entre à l'appartement, le poussant limite à le faire, en réalité. « Navré de pourrir la soirée du siècle alors » Je sens la nervosité, c'est dingue. Qu'est ce qui se passe ? J'ai raté un épisode ? Je tente, comme d'habitude, d'apaiser les ondes négatives avec mon foutu humour. « La télé va un peu faire la gueule mais elle m'a le reste du temps tu sais... » Avouons-le, j'ai un humour carrément pourri ! Jamie entre et je ferme la porte. Jamie retire sa veste et me suit jusqu’au salon. « Fais comme chez toi, tu sais bien ! » Je n'ai même plus à le répéter je pense. Jamie est venu suffisamment de fois à la maison que pour savoir qu'il peut prendre ses aises et même se coucher sur le canapé si il veut. C'est pas comme si j'avais plus de place de toute façon et au pire, mon côté hippie me poussera toujours à m'asseoir sur le sol. Et c'est propre vu que j'ai nettoyé. Je m'installe, aussitôt imitée par mon invité. « Je suis pas venu les mains vides au fait » Ah, ça c'est même encore mieux. Je ne me souviens plus avoir vu Jamie boire. Du moins, pas énormément. Moins que moi en réalité. Mais tout le monde boit moins que moi. Je pense sérieusement à envisager d'arrêter au risque de finir alcoolique sous peu. Mais bon, je bosse dans un bar ce qui fait que je sors beaucoup. Au final, tout est relatif ! « Intéressant ! » Je me lève et je file à la cuisine chercher deux verres et par la même occasion, je met les fleurs dans un beau vase que je pose sur la table en revenant. Je pose les verres sur la table par la même occasion. Je m'installe de nouveau et je souris à Jamie. Si il y'a quelque chose que j'ai remarqué c'est que le moral n'a pas l'air au top ce soir. Et ça m'intrigue un peu. Mais je sais que tôt ou tard on va y venir. « Au fait, ça va ? » Excepté le reste de gueule de bois d'hier ? Le voisin d'en face ? Et un milliard d'autres choses ? Oui, ça va, j'ai pas à me plaindre. Je soupire légèrement, pas de manière désespérée mais plutôt un soupire qui exprime ''ouais, y'a pas mal de trucs à raconter en fin de compte''. On a qu'à résumer ça par la routine. « La routine, tu sais bien. Entre le boulot au bar, les gueules de bois et le peu de vie privée, au final, rien de neuf. » Je lâche un léger rictus. « T'as pas l'air dans ton assiette. » Non, sérieusement ? Ou je suis peut-être la seule à le remarquer. C'est pas difficile en même temps. J'attrape la bouteille que j'ouvre et je sers deux verres. Reposant la bouteille, je finis par tendre à Jamie son verre. Pas trop rempli les verres, attention. Mais bon, on soigne le mal par le mal, dit-on.

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[color=#cc66cc]« Freya »[/color]

Citation :

c'est médiocre... sorry

"our friendship is like a cup of tea
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Il aime à penser qu'il a beaucoup d'amis. C'est un type sociable, Jamie, il déteste être seul et il va assez facilement vers les autres. Il aime mettre à l'aise, il aime qu'on ait confiance en lui mais au final, il accorde la sienne à peu de personnes. Freya fait partie de ces gens-là, ces gens avec qui il se sent vraiment bien, avec qui il peut être lui-même sans se poser de questions. Pas qu'il ait grand-chose à cacher de toute façon, il y a longtemps qu'il a fait son coming out et il est pas du genre à avoir des secrets. Quand il a appris qu'il allait être père, il en a tellement parlé autour de lui que certains lui ont carrément demandé d'arrêter de les gaver avec ses histoires de bébé. Il se cache pas, il a horreur de ça mais paradoxalement, il a assez de mal à dire ce qu'il ressent lorsque ça va pas. D'où la bouteille. Il a pensé que ça pourrait aider, d'une façon ou d'une autre. Freya n'a pas l'air de tiquer et il se raccroche un peu plus à l'espoir qu'ils pourront passer une soirée tranquille, entre deux verres de vin et une rediffusion de Misfits ou d'autre chose. Parce qu'il a pas spécialement envie de déballer le désastre qui s'est déroulé chez lui y'a quelques jours, même si il est tout de même venu pour se changer les idées.

Il la regarde disparaître, probablement pour aller chercher des verres et s'occuper des fleurs, et il ne peut pas s'empêcher de vérifier si Chuck a essayé de l'appeler. Il lui a laissé un mot pour la prévenir qu'il risquait de rentrer tard. C'est pas très courageux et il sait qu'elle va encore s'imaginer mille et une choses -comme l'autre soir, quand elle l'a accusé d'avoir quelqu'un dans sa vie... ouais, accusé- mais ce soir, il s'en fout. Elle peut bien penser ce qu'elle veut, il en a rien à faire. Elle n'a pas essayé de le joindre d'ailleurs, il en conclut donc qu'elle préfère ne pas savoir. Ou peut-être qu'elle s'en fout, elle aussi, même si ça semble peu probable après ce qu'elle lui a dit. Freya réapparaît et il range son portable, il affiche un sourire en la voyant poser le vase avec les fleurs sur la table. Jamie finit par prendre de ses nouvelles, parce qu'il a été bien élevé et puis c'est son amie, c'est la moindre des choses. Il hausse un sourcil devant la mine amusée qu'elle affiche en répondant mais elle n'élabore pas et si elle ne veut pas plus en parler, il ne va pas insister. En tout cas pas tout de suite, surtout qu'elle oriente vite la conversation vers lui. Il soupire en haussant les épaules. Il a envie de se dire qu'elle est perspicace et qu'elle le connaît bien mais il a conscience de faire la gueule depuis quelques jours. Même Angie l'a remarqué et ses vieilles vannes n'ont pas réussi à le dérider. Freya leur sert chacun un verre et il la remercie d'un sourire. Il n'y connaît pas grand-chose en vin et il a pris la première bouteille qui lui est tombée sous la main mais le hasard fait plutôt bien les choses. Il est bon et certainement un peu cher mais sa mère ne remarquera pas la disparition d'une seule bouteille, heureusement. « J'me suis disputé avec Chuck. Enfin, non, Chuck m'a engueulé. J'ai eu le malheur de rentrer un peu fait et tu me connais, c'est pas dans mes habitudes, qu'il explique, calé contre le canapé, les yeux perdus dans son verre. Et elle, elle a rien trouvé de mieux que me passer un savon. Pour ensuite me dire qu'elle m'aime encore ou je ne sais quoi » Il ricane parce que vraiment, en y repensant, c'est plutôt comique. Il la revoit, tenant Ollie comme si c'était une bouée à laquelle elle se raccrochait et hurler tout ce qu'elle a sur le cœur. Ouais, comique. « J'ai perdu trois ans de ma vie à vouloir l'oublier alors qu'elle vit avec moi, autant dire que ça a pas été facile. Et au moment où je commence à me dire que je pourrais bien retomber amoureux, elle me balance ça. C'est juste, c'est tellement con » Il soupire et lève les yeux vers Freya, regrettant d'avoir tant parlé mais au final, il se sent presque plus léger d'avoir formulé tout ça à haute voix.

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Je ne pense pas me tromper en disant de notre relation qu'elle est fusionnelle. On est au courant que c'est souvent plus facile de parler, de se confier à quelqu'un en qui on a confiance et qui nous comprendra facilement sans nous juger. Je ne suis pas la meilleure pour donner des conseils, la preuve, je suis célibataire. Bon, je le veux bien aussi. Mais je sais écouter et tenter de rassurer et c'est déjà une bonne chose. En tout cas c'est mieux que rien. « J'me suis disputé avec Chuck. Enfin, non, Chuck m'a engueulé. J'ai eu le malheur de rentrer un peu fait et tu me connais, c'est pas dans mes habitudes et elle, elle a rien trouvé de mieux que me passer un savon. Pour ensuite me dire qu'elle m'aime encore ou je ne sais quoi. » Une femme amoureuse est par définition une femme dangereuse. J'ai encore de la chance personnellement. L'amour et moi ça fait deux. Règle numéro une, ne pas tomber amoureuse. Bon d'accord, même si j'aime bien cet idiot de voisin, ça fait pas de moi une femme amoureuse. Si ? Encore une fois j'ai rien compris, les histoires de sentiments, oh l'horreur, ça me donne envie de vomir. Que soit, le ''ou je ne sais quoi'' m'arrache un sourire même si en réalité j'ai mal au cœur pour Jamie et sincèrement je ne sais pas vraiment quoi penser de son histoire, de sa situation. Ça a toujours été assez difficile, je ne le sais que trop bien. « J'ai perdu trois ans de ma vie à vouloir l'oublier alors qu'elle vit avec moi, autant dire que ça a pas été facile. Et au moment où je commence à me dire que je pourrais bien retomber amoureux, elle me balance ça. C'est juste, c'est tellement con. » Malgré que la cruche que je suis ne soit jamais vraiment tombée amoureuse, je comprend parfaitement ce que Jamie veut dire. De toute façon, peu importe ce qu'il dise, rien ne sortira jamais d'ici. Je sais me taire, je sais garder des secrets. Même si je peux parfois être une véritable peste. Mais ce n'est en aucun cas Jamie que je trahirais. Il soupire après m'avoir expliqué ce qui se passe. Et j'en reste sur le cul (bon, en étant assise, c'est pas difficile, que soit). Sur ce moment, je met quelques secondes à redémarrer, le temps d'enregistrer tout ça, je suis parfois très lente, ça explique tout. Et la gueule de bois, ça aide pas ! « Les filles sont compliquées. Et je le sais, j'en suis une ! » Je soupire et je porte mon verre à ma bouche dire de boire une gorgée avant d'entamer le reste de mon speech, enfin, je crois. Le vin, c'est la vie, un verre de vin rouge équivaut à une heure de sport. Et en plus, le vin ça donne confiance en soi. Oui, une fille qui boit du vin pourra soulever des montagnes. Tout ça pour dire, le vin, c'est la vie ! « Ne fais pas attention, ça lui passera. Il y'aura toujours un moment où quand tu te diras ''c'est fini'' que tu recevra clairement un signe comme quoi tu t'es planté. » Et ça aussi je le sais. Très souvent, quand on pense en avoir fini avec quelque chose (que ce soit de l'amitié ou de l'amour), y'a quelque chose, tombé de nulle part qui te dit ''fais pas trop la maligne cocotte, ça ne fait que commencer''. Et vive les ennuis. Je suis carrément nulle pour l'amour en fait. « Maintenant, ma vie amoureuse est aussi déserte que le Sahara donc ne te fie pas non plus à 100% à ce que je te dis ! » Je souris et je me laisse tomber dans le fond du canapé. Ah, quelle vie pourrie. Et si la vie sans amour ne valait rien ? Ça voudrait dire que je suis partie pour la vie la plus minable qui soit. Une vie sans amour.

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